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Les peintures antifouling

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Tous les plaisanciers les connaissent, et les utilisent…difficile de faire autrement ! Pour limiter leur impact, il faut simplement les utiliser à bon escient, et dans le respect de la réglementation. Tout ce qu'il faut savoir, avant de peindre sa coque !

Un antifouling, ou en bon français une «peinture anti-salissure», vise à protéger la coque des bateaux contre la saleté, à lui donner un aspect lisse mais surtout à empêcher la fixation d’organismes marins (algues et coquillages) : le mot anglais «fouling» désigne la colonisation spontanée d’un support immergé par des organismes vivants; en français, on parle aussi de «bio-salissures».


Un impact environnemental ? Oui, mais...


Pour éradiquer ces envahisseurs (plus de 25 000 espèces sont ainsi capables de coloniser les coques, des algues aux éponges en passant par les bernacles ou les vers marins…), il faut employer les grands moyens : ces peintures contiennent toutes des biocides, autrement dit des produits toxiques pour les organismes colonisateurs... ce qui impacte, évidemment, l'environnement marin. C’est la raison pour laquelle Aussi elles cristallisent l’attention.  Leur usage en plaisance représente une part marginale : leur consommation annuelle, sur les bateaux de plaisance,  est estimée à seulement 0.4% de l’ensemble des agents biocides employés en France ! L'agriculture (90%), le traitement des façades, des eaux, des voies routières et ferroviaires (3%), le jardinage (6%), sont beaucoup plus demandeurs de biocides que le nautisme !

Les peintures antifouling  sont aussi nécessaires : en améliorant la glisse du bateau, elles réduisent l'usure du moteur et la consommation de carburant. Et les espèces invasives qu'elles éradiquent seraient, sans elles, dispersées dans les différents éco-systèmes traversés par le bateau.  Perçues comme ennemies de l'environnement marin, elles peuvent donc s'en faire aussi les alliées !


Un impératif de sécurité...
 

Une carène propre, c'est une condition indispensable pour naviguer en sécurité. Si on ne traite pas la coque immergée, celle-ci subit immédiatement une attaque bactériologique : après une seule semaine, un substrat apparaît déjà, favorable à l’apparition et au développement des coquillages et algues. Or, celles-ci génèrent une traînée, déstabilisant le bateau, qui devient moins facile à manœuvrer. Une carène sale peut augmenter de 30 à 80%  le coefficient de traînée, cela a été calculé et prouvé sur les  navires de commerces.


Un usage bien encadré


Depuis 1998 et la mise en place de la directive Biocide, l’Europe bannit les substances les plus dangereuses (interdiction du tributylétain -TBT en 2003) et réglemente les aires de carénage. Cette directive, qui s’est transformée en Règlement européen, a pour objectif de répertorier toutes les substances, de contrôler leur utilisation, de protéger le consommateur et de limiter les effets sur l’environnement (Règlement européen UE 528/2012 du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2012, dit «Règlement des produits biocides »)

A partir de 2016, les formulateurs de produits antifouling devront présenter leurs formules et leurs études d’impact afin d’obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France et en Europe, comme pour les médicaments.


Comment les utiliser au mieux ?


La loi va donc dans le sens d'une limitation de plus en plus restrictive des taux de substances actives dans les peintures. Mais déjà, à court terme, chaque plaisancier peut agir, se responsabiliser, et s’astreindre à des règles simples en fonction de l’usage de son bateau.

  • Préférez les antifouling à matrices dures que les érodables
  • Ajustez les quantités en fonction de votre zone de navigation.
  • Si votre bateau ne navigue que 3 mois par an, vous pouvez opter pour une seule couche d’antifouling. Pour un résultat sur une année, 2 couches épaisses doivent être suffisantes.
  • Evitez les produits trop chargés en cuivre, qui relarguent inutilement
  • Utilisez des aires de carénage dédiées (pas de carénage sauvage)
  • Ne rajoutez jamais d’autres produits dans les pots (c'est d'ailleurs formellement interdit, et source de poursuites légales)

 

Quelles alternatives ?


Pour l'instant, les produits véritablement "verts" n'existent pas en ce domaine : promouvoir un antifouling "bio" est d'ailleurs interdit ! Bien que l’origine naturelle, le cuivre et ses dérivés n'assurent en rien la qualité "écologique" du produit : Ils font d’ailleurs aussi partie intégrante du règlement biocide européen !

Et l’article R522-39 du Code de l’Environnement précise que “la publicité pour un produit biocide ne peut en aucun cas porter les mentions : " Produit biocide à faible risque ", " non toxique ", " ne nuit pas à la santé " ou toute autre indication similaire". Ce serait en effet induire le consommateur en erreur.

Quant aux solutions techniques alternatives, comme les machines de brossage, elles n'ont pas vraiment fait leurs preuves - leur ratio coût / efficacité n'est guère convaincant, pour l'instant.

Mais la recherche et les fabricants de peintures antifouling, adhérents de la FIN, ne se découragent pas. Ainsi, un certain nombre de programmes cherchent à élaborer des peintures anti-salissures sans biocides. On peut notamment citer les programmes Paint clean, Eco paint et Biopaintrop, qui ont reçu l'appui du pôle de compétitivité « Pôle Mer Bretagne ».

 

 

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