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Eaux noires, eaux grises, eaux grasses : les écogestes à adopter

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La Commission Océanographique Internationale de l'UNESCO définit la pollution marine comme « l’introduction par l’homme de substances ou d’énergies dans l’environnement marin qui entraînent des dommages aux ressources biologiques, des dangers pour la santé humaine, des entraves aux activités maritimes y compris dans le domaine des loisirs ».

Les eaux usées, mais aussi celles qui sont chargées en hydrocarbures, en font partie.  La FIN s'efforce depuis longtemps de réduire cette source importante de pollution. Pour mieux les combattre, il faut d'abord bien les connaître.

La FIN vous aide à y voir clair dans ces eaux troubles et à adopter les bons gestes pour l'environnement.
 

1. Les eaux noires
 

Ce sont les eaux provenant des toilettes, qu’elles soient traitées par un système embarqué ou non. Elles représentent un danger sérieux pour l’environnement marin et pour la santé humaine, surtout lorsqu’elles s'accumulent et se concentrent, par exemple en période estivale, dans les zones de mouillage à forte densité.
 
Elles peuvent alors contribuer à la prolifération des algues (eutrophisation), accélérant la réduction d'oxygène dans l'eau et stimulant la croissance des végétaux, au risque de dégrader la flore marine. Mais surtout, sur le plan sanitaire, elles peuvent favoriser le développement des bactéries et des virus, participant à la présence de parasites mais aussi de résidus de médicaments dans les eaux de baignade ou même de boisson (en s'infiltrant dans le réseau d'eaux potables).

Quels équipements pour gérer les eaux noires ?

  • des cuves de récupération des eaux noires à bord, obligatoires sur tous les bateaux construits à partir de 2008

Cette obligation résulte de la loi sur l’eau de 2006 qui transpose une directive européenne et vise à atteindre un bon état écologique des eaux.

Son article 43 dispose en effet que les navires de plaisance, équipés de toilettes et construits après le 1er janvier 2008, qui accèdent aux ports maritimes et fluviaux ainsi qu’aux zones de mouillages et d’équipement léger, doivent être munis d’installations permettant soit de stocker (bacs de rétention, toilettes sèches...) soit de traiter les eaux usées.

Chaque toilette installée sur un bateau doit par ailleurs être uniquement raccordée à un système de rétention ou de traitement des eaux aux normes actuelles, communes à toute l'Europe.

  • Des systèmes électriques de traitement des eaux noires avant relargage.

D’autres techniques peu encombrantes existent comme la filtration sur membrane, la désinfection aux ultraviolets et les bioréacteurs à membranes.

Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?

  • Ne déversez pas les eaux noires dans un port, ni bien sûr dans un endroit où l'on se baigne. Sachez que c’est rigoureusement interdit dans tous les ports de plaisance français, qui sont par ailleurs de plus en plus nombreux à proposer des services de pompage ;
  • Utilisez les toilettes à terre plutôt que celles du bord ;
  • Vérifiez que vos nables et bouchons sont conformes aux normes ;
  • Entretenez les toilettes et bacs de rétention régulièrement en vue de leur bon fonctionnement ;
  • Ne vous débarrassez jamais de solvants, détergents, produits à base d’hydrocarbure et autres polluants dans vos toilettes.


2. Les eaux grises
 

Ce sont les eaux de lavage : celui du bateau et de son matériel (mobilier, vaisselle, lessives...) comme celui de ses passagers (débarbouillage, douches, shampooings…). Considérées comme moins polluantes que les eaux noires, elles ne représentent qu'une faible part des rejets d'eaux usées, mais sont néanmoins très néfastes pour le milieu marin. Leur pollution est en effet d'origine chimique. Moins visibles, les molécules contenues dans les produits d'entretien, de nettoyage et de toilette sont peu biodégradables et ont un fort impact sur l'environnement.

Elles participent à la prolifération des algues (eutrophisation), empoisonnent la faune et la flore marine, ainsi que la flore littorale (90 % de sa dégradation serait due aux tensioactifs contenus dans les eaux grises) et sont aussi présentes dans la chaine alimentaire des produits de la mer consommés par l’homme.

Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?

  • Utilisez les détergents et produits de toilette en petites quantités ;
  • Préférez aux détergents et aux produits de toilette habituels, le savon et les détergents naturels comme l’acide citrique, le borax et le bicarbonate de soude et n’employez surtout pas de détergents contenant de l’ammoniaque, du sodium, des solvants chlorés, des distillats de pétrole ou de la potasse ;
  • N'oubliez pas que les détergents, même dit « doux pour l’environnement » ou « verts » peuvent contenir des polluants chimiques et ne sont souvent que partiellement biodégradables ;
  • C’est pourquoi nous vous recommandons de vous diriger vers des produits détergents et d’hygiène 100 % biodégradables et à base de produits naturels, comme les produits certifiés Ecolabel européen ou Ecocert ;
  • Si vous faites appel à une entreprise pour le nettoyage de votre bateau, privilégiez-en une qui fait le choix de l'éco-responsabilité dans les procédés et les produits utilisé ;
  • Essayez de faire votre vaisselle et autres nettoyages, à terre dans les installations sanitaires mises à votre disposition par le port ;
  • Pensez à économiser l’eau et ne jetez rien par-dessus bord.


3. Les eaux grasses
 

Elles proviennent de deux principales sources, les eaux dites « de fond de cale » et l'eau de refroidissement de l’échappement du moteur. Ces deux sources d’eaux grasses contiennent des hydrocarbures dispersés et dissous, en suspension dans l’eau.

Bien que cela soit interdit, ces eaux polluées sont parfois rejetées dans l’eau, le plus souvent en cas de fuites ou lors de réparation. Mais il arrive aussi qu’elles soient rejetées volontairement par certains plaisanciers non respectueux de l’environnement…

Que faire des eaux grasses ?

Il faut prendre toutes les précautions, et déposer au port dans les installations prévues à cet effet, l’ensemble des déchets souillés d’hydrocarbures ainsi que les huiles usagées.

Vous trouverez aussi dans vos magasins d’accastillage des lingettes absorbantes très efficaces pour capter les hydrocarbures.

Afin d’allier passion et préservation de l’environnement, adoptons les bons gestes de l'éco-plaisancier ! Retrouvez les dans notre Mooc Nautisme Durable.

 

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