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Réseaux | European Boating Industry : rôle et actions de la fédération européenne

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3 questions à Philip Easthill, Secrétaire Général d’EBI :

La filière de l’industrie et des services nautiques est représentée à Bruxelles par la fédération européenne, European Boating Industry (EBI). En quoi ce lobbying est-il important ?

Chaque jour, à Bruxelles, des lobbyistes représentent les intérêts des secteurs économiques, des entreprises, des ONG, des gouvernements de pays tiers, pour que les lois et normes européennes tiennent compte de leurs préoccupations. Le lobbying est une activité de plaidoyer : pour un acteur économique, cela se traduit par des règles qui garantissent les conditions d’une concurrence équitable, la protection des consommateurs mais également la promotion de l’activité elle-même et de sa contribution à l’économie européenne.  

Le nautisme en Europe est un sujet majeur. Il regroupe 32 000 entreprises (presque toutes des PME) qui emploient directement plus de 280 000 travailleurs, compte près de 6 millions de bateaux de plaisance, 36 millions de plaisanciers, 6 000 ports de plaisance intérieurs et côtiers, plus de 37 000 km de voies navigables intérieures et plus de 70 000 km de littoral. Le secteur de la navigation de plaisance est devenu un élément vital pour les économies locales des régions côtières et insulaires. C'est aussi un exportateur important de bateaux et de produits nautiques à l’échelle mondiale.

Être présent à Bruxelles, c’est participer aux décisions qui influeront d’une manière ou d’une autre sur notre secteur s’activité, et promouvoir notre filière auprès des décideurs publics européens.

Quelles sont les évolutions des politiques publiques européennes et sur quels dossiers EBI peut-il peser ?

EBI a été fondée en 2009. En 2019, la nouvelle direction de la fédération a fortement intensifié ses actions pour s’adapter au tournant pris par les institutions européennes sur la transition écologique, l'évolution des tendances de consommation et la digitalisation. Ces trois domaines sont aujourd’hui au cœur des politiques économiques de l’UE.

Aujourd’hui, EBI informe et est consulté par la Commission européenne et le Parlement sur de nombreuses questions importantes pour le secteur de la navigation de plaisance, qu'il s'agisse de questions techniques, commerciales, réglementaires, d'éco-conception mais également de fin de vie des produits.

EBI a ainsi élaboré avec la Commission une feuille de route sur le démantèlement des bateaux en fin de vie et participé à une journée de conférence organisée par la présidence belge de l’UE en mars dernier, où le modèle français, unique filière au monde de déconstruction pour les bateaux de plaisance, a pu être présenté par l’Association pour la Plaisance Eco-Responsable (APER).

EBI travaille par ailleurs à la révision de la directive sur les bateaux de plaisance et réalise les premières études européennes sur la compétitivité du secteur ou le tourisme nautique.

Dans un autre domaine, la Commission a récemment accepté de peser sur la reconnaissance mutuelle des permis de navigation de plaisance dans l'ensemble de l'UE, un problème qui se pose depuis des années et remonté par nos différentes fédérations nationales.

Quelle place est accordée à la transition environnementale dans les élections européennes qui se tiendront dans quelques jours ?

Dans un contexte européen complexe, la transition environnementale émerge peu dans cette campagne, qui verra l’élection d’un nouveau Parlement européen le 9 juin prochain. La compétitivité est le nouveau centre d'intérêt.

Cependant, les politiques publiques européennes garderont ce cap, il n’y a aucun doute. Ces politiques s’appuient sur le « Green Deal » de l'UE, lequel préfigure un changement économique et technologique majeur. L'UE a pour objectif de faire de l'Europe le premier continent climatiquement neutre d'ici 2050, une entreprise de grande envergure qui exige des sacrifices de la part de tous les secteurs industriels européens.

Pour la navigation de plaisance, l’émergence de carburants propres et alternatifs est un levier pour décarboner mais il ne sera pas le seul. Avec le fort soutien de la France, par la voix de la Fédération des Industries Nautiques, EBI s’est lancé dans un projet très ambitieux sur les analyses de cycle de vie des bateaux. Nous avons réussi à monter une large coalition formée par 17 grands fabricants de bateaux et huit fédérations nationales qui se sont engagés à développer une méthodologie commune pour mesurer l'empreinte environnementale des bateaux de moins de 24 mètres. C’est une avancée majeure pour la transition environnementale de notre secteur. La deuxième étape sera de remettre un outil concret entre les mains de nos chantiers.

S’agissant des élections européennes, EBI a évidemment intensifié son lobbying et le poursuivra après les élections sur la base du manifeste que nous avons publié en mars, visant à définir le cadre politique de la navigation de plaisance et du tourisme nautique. Intitulé «  Naviguer demain : une vision pour une industrie nautique durable #MadeInEurope », il souligne des objectifs tels que le renforcement de la durabilité, la mise en place d’une économie circulaire, la réduction des formalités administratives et la revitalisation de l'infrastructure intérieure et côtière de l'Europe notamment.

Toutes ces initiatives ont accru la visibilité d'EBI pour mieux prendre en compte et valoriser l’industrie nautique européenne. EBI est engagée pour favoriser une industrie durable du nautisme et du tourisme nautique #MadeInEurope. C’est une exigence incontournable pour l'avenir de notre secteur.

Plus d’informations sur www.europeanboatingindustry.eu.

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